dimanche 3 avril 2016

« Rimbaud l’Ardennais » Compte-rendu de la conférence de Yanny Hureaux


Conférence donnée par Yanny Hureaux à l’auditorium du Musée de l’Ardenne de Charleville-     Mézières le 19 mars 2016.

« Rimbaud l’Ardennais »

Compte-rendu de Sylvain Delbès, vérifié par Yanny Hureaux.

    La conférence de ce jour s’inspire du livre  « Un Ardennais nommé Rimbaud »  (La nuée bleue/ L’Ardennais 2003)  et publié la première fois en 1991 sous le titre « les Ardennes de Rimbaud »  aux éditions Didier-Hatier.




Yanny Hureaux se souvient d’avoir répondu à une commande de l’éditeur qui souhaitait un livre qui sorte de l’ordinaire. Il fallait se démarquer des publications prévisibles pour le centenaire de la mort du poète.  Yanny Hureaux qui a été longtemps professeur agrégé d’histoire et géographie,  est chroniqueur dans le journal « L’Ardennais ». Il est également  l’auteur de plusieurs romans, guides et essais sur les Ardennes.


 Il se défend toutefois d’être un authentique rimbaldien et c’est pourquoi il a hésité avant d’accepter. Il s’est demandé ce qu’il y avait d’ardennais chez Arthur Rimbaud, lui qui n’avait eu de cesse de quitter son pays natal et dont l‘œuvre a connu une renommée internationale.  La biographie de Pierre Petitfils lui apprend qu’après sa naissance, Arthur a été mis en nourrice chez des cloutiers dans le village de Gespunsart, où Yanny Hureaux habite, et où vivait déjà sa famille au XIXe siècle. Ce  point commun le touche et l’aide à se décider.  

Place du village de Gespunsart

En relisant les « Souvenirs familiers à propos de Rimbaud, Verlaine et Germain Nouveau » par Ernest Delahaye, il découvre à la fois que Rimbaud a été un adolescent ardennais ordinaire et que son ami Ernest, avec qui Arthur se promenait souvent dans la campagne ardennaise, a été vraiment le premier à découvrir le génie précoce d’Arthur.
Déformation professionnelle oblige, il s’agit donc de replacer la comète Rimbaud dans son contexte géographique et historique .
Arthur est né sous le Second Empire et il est encore adolescent quand l’Empire s’effondre après la capitulation de Napoléon III à Sedan, à vingt kilomètres de Charleville.  C’est dans les archives locales, comme le « Courrier des Ardennes » qu’on peut trouver les traces palpables de la famille Rimbaud. Le 18 août 1854, par décret ministériel, le capitaine Frédéric Rimbaud est décoré de la Légion d’Honneur. Mais cette information citée de cette manière ne convient pas à son épouse Vitalie, née Cuif, qui la fait rectifier en « décret impérial »  considérant que l’adjectif ministériel a une connotation  trop républicaine. Il y a en France à cette époque un véritable culte pour Napoléon III, bien plus populaire encore que le très guerrier Napoléon Ier.
La même source révèle aussi des informations précieuses notamment dans les faits divers comme dans les annonces légales. En 1863, la ferme des Cuif à Roche a été en partie détruite par un incendie. Le logis a été épargné. Quelques temps plus tard, la ferme est mise en vente.









Yanny Hureaux insiste sur l’importance de Roche. C’est selon lui à Roche qu’on est le plus proche de Rimbaud. En même temps, aujourd’hui, à part un mur en ruine et un lavoir reconstitué, il ne reste plus rien de la ferme où fut écrit en 1873  « Une saison en enfer ». Mais pour Yanny Hureaux, à Roche, « il n’y a rien et il y a tout. C’est le néant anéanti ».Yanny Hureaux cite l’exemple d’un universitaire japonais ému aux larmes en touchant le mur vestige de la ferme. Julien Gracq aurait eu le même choc en s’y rendant.
Pour comprendre l’importance de Roche, rappelons que  Jean-Nicolas Cuif le père de Vitalie et grand-père d’Arthur est en quelque sorte un hobereau. Sa ferme est la plus importante du secteur. Il possède des terres. Mais il a aussi le malheur d’être veuf trop tôt. Il va devoir élever seul ses trois enfants, Vitalie et deux grands frères, Charles-Auguste et Charles-Félix, ayant fait le choix de ne pas se remarier. L’éducation des garçons n‘est pas des plus glorieuses: l’un est obligé de s’exiler en Algérie suite à une « affaire de mœurs » ( il sera souvent évoqué sous le sobriquet de « l’Africain ») l’autre frère, ouvrier agricole, est porté sur l’alcool. Même s’il atteindra l’âge vénérable de 93 ans au vu de cette addiction, il réclamera  « du pinard » au prêtre venu recueillir ses dernières volontés.

 Soit dit entre parenthèses, l’histoire de cet oncle « Africain » crée un troublant précédent si on songe au destin d’Arthur, et on s’interroge à juste titre sur les lois mystérieuses de l’atavisme.

Toute l’attention du père va donc se porter sur sa fille dont il faut sauver l’éducation. On ne peut pas dire que monsieur Cuif soit radin, plutôt économe. Il espère trouver un bon parti en mariant sa fille. 

A cette époque, les villes  de Mézières et Charleville sont voisines mais s’opposent dans leurs aspects. La première est une ville de garnison, au rôle défensif avec une forteresse, d’épais remparts bordés des douves et une cité qui n’a presque pas changé depuis le moyen-âge. Mézières est une ville austère et grise même lorsqu’il fait beau et contraste avec Charleville dont la place Ducale, sœur jumelle de la place des Vosges à Paris, est un fleuron, le caprice d’un duc italien de Mantoue Charles de Gonzague.

Place Ducale de Charleville



Les immeubles de la rue principale menant à la place ont de belles façades avec des alcôves où nichent des statues classiques.

Bien centré dans le prolongement, on aperçoit le moulin à eau, avec sa colonnade baguée de style ionique et son fronton triangulaire. Ses deux arches enjambent le petit bras de la Meuse encadrant une île au cadre bucolique. Charleville est une ville prospère et gaie.


En 1853, le square de la gare est encore champêtre. La gare est en bois, le train est un moyen de transport encore très récent.  L’orchestre du régiment de Mézières vient chaque jeudi soir y jouer une aubade en plein air. Le capitaine du 47° régiment d’infanterie Frédéric Rimbaud et Vitalie Cuif se sont rencontrés en cette occasion  Les choses ne trainent pas avec un militaire. « A un train d’artillerie » dirait-on, les voilà rapidement mariés et la même année, leur premier fils Jean-Nicolas Frédéric vient au monde.




Puis vient le tour de Jean-Nicolas Arthur en octobre 1854, et deux filles, Vitalie et Isabelle, naitront en 1858 et 1860. Une première Vitalie née en 1857 est morte âgée de quatre mois.  Vitalie Rimbaud, née Cuif, connaît en tout cinq grossesses en moins de sept ans puis un abandon de famille.







Yanny Hureaux tient à revisiter le mythe de cette mère odieuse qu’a été Vitalie Cuif pour Arthur. Il nous rappelle que cette famille avec quatre enfants a connu des conditions de vie particulièrement difficiles . Jean-Nicolas Cuif, le père de Vitalie meurt en 1858. Le frère « Africain » de retour d’Afrique s’est installé à la ferme de Roche et Vitalie n’a pas de bonnes relations avec lui.    En 1860, le capitaine Frédéric Rimbaud déserte définitivement son foyer familial, et à cette époque, la pension alimentaire n’existait pas. De l’immeuble cossu de la rue Napoléon, la mère doit déménager dans la rue Bourbon, plus populaire, où selon elle, on y côtoie  les bas-fonds. Aux problèmes affectifs s’ajoutent les problèmes financiers. Le poème « les poètes de sept ans » a été écrit dans ces lieux et évoque cette misère ambiante qu’on retrouve aussi dans les « Effarés » et dans « Les étrennes des orphelins ».
Pourtant, Mme Rimbaud qui au statut d’épouse abandonnée préfère se présenter comme veuve n’aspire qu’à tirer ses enfants vers le haut. Bien que paysanne, elle a reçu une éducation stricte dans une institution religieuse. On ressent cette rigueur morale et cette exigence de dignité avec toutefois beaucoup de subtilité et de pudeur dans ses correspondances.
Selon Yanny Hureaux, la fuite du père d’Arthur a eu bien plus d’influence sur la névrose de son fils que l’éducation tyrannique de la mère. Il n’y a rien de plus présent qu’un père absent. Pourtant, si ce père pouvait manquer autant à son épouse qu’à ses quatre enfants, c’est Arthur qui va le mieux se démarquer, en dépit de l’enfermement maternel, tout en « suant d’obéissance ».  Car autant, Frédéric, le grand frère est assimilé à « l’idiot de la famille »  comme dirait Sartre, autant Arthur est un surdoué. Il rafle tous les prix de son collège, fait la fierté de ses professeurs comme de sa mère. Le jeune Arthur a un don.
Il est génial, mais il est malheureux.
 La famille a enfin quitté la rue Bourbon pour s’installer sur le quai face au vieux moulin, l’actuel Musée Rimbaud. Aujourd’hui, l’immeuble dont la famille n’occupait qu’un étage abrite la « Maison des Ailleurs. »





Mais pour l’heure, Arthur n’a pour s’évader que la Meuse qui coule devant ses fenêtres. C’est son échappatoire, un peu comme la mer, qu’il n’a encore jamais vue et qu’il découvrira en juillet 1872 en partant en Angleterre. Il aime sauter dans la barque des tanneurs et se laisser dériver, préfigurant « Le bateau ivre ».  Pourtant avec les tanneries et l’abattoir en amont, la Meuse est sur cette portion un cours d’eau boueux, nauséabond et ensanglanté. Elle est bien  loin de son aspect actuel et encore plus loin de la poésie!






Son autre évasion, c’est justement la poésie. Mais si les premiers poèmes sont déjà remarquables, ils n’auraient pas été suffisants pour qu’ Arthur devienne Rimbaud.
Il ne fallait plus qu’une étincelle mette le feu aux poudres et cette étincelle, ce sera la guerre de 1870 et l’invasion prussienne. Le premier déclencheur arrive quand la mobilisation générale est décrétée. Le régiment de Mézières est en première ligne. Les civils s’enrôlent dans la garde nationale. Frédéric s’y engage comme cantinier à l’insu de sa mère. Arthur est refusé, trop jeune. Alors il fugue. Et la mère, sans nouvelles de ses deux garçons, panique.
« Arthur implose tout en explosant » nous dit Yanny Hureaux.

Son périple qui lui fait d’abord gagner la Belgique s’achève à la gare du Nord à Paris où il est arrêté sur le quai  et conduit à la prison de Mazas. Il écrit à son professeur de rhétorique, Georges Izambard qui le fait sortir de prison. Arthur séjourne avec son libérateur à Douai pour retarder le moment où il devra affronter la colère de sa mère. Il participe à des réunions politiques et rédige un compte-rendu publié dans Le libéral du Nord. C’est à Douai qu’il a rencontré l’auteur Paul Demeny à qui il a confié vingt-deux de ses poèmes,  et à qui il enverra en mai 1871 l’une de ses deux lettres dite « du Voyant ».
    Le processus est enclenché. Rimbaud fugue à nouveau avec le projet de devenir journaliste. Il passe par Fumay où résident deux camarades de classe, Léon Henry et Léon Billuart dont les parents tiennent un café où Rimbaud a pu trouver le gite pour la nuit du 7 au 8 octobre 1870. Dans une lettre, aujourd’hui perdue, Rimbaud raconte:  «  J’ai soupé en humant l’odeur des soupiraux d’où s’exhalaient les fumets des viandes et des volailles rôties des bonnes cuisines bourgeoises de Charleroi, puis en allant grignoter au clair de lune une tablette de chocolat fumacien ».

Fumay


La première biographie de Rimbaud par Jean Bourguignon et Charles Houin précise qu’après avoir dîné, couché et déjeuné chez son ami qui le munit d’un peu d’argent et d’une lettre de recommandation pour un sergent de mobiles en garnison à Givet, Arthur Rimbaud reprit la descente de la vallée de la Meuse.     
Le fort de Charlemont à Givet, près de la frontière belge

Il a cherché ensuite à se faire embaucher au  Journal de Charleroi » Charleroi en Belgique. En vain, puisque le 11 octobre après un bref passage par Bruxelles, il est de retour à Douai où il loge à nouveau chez les sœurs Gindre. Il rentre ensuite à Charleville, subir la colère maternelle. Vitalie Cuif comprend qu’elle a un enfant génial tout en craignant ses ambitions peu orthodoxes.

En effet, ayant renoncé à poursuivre ses études, Arthur fugue à nouveau fin février 1871 à Paris où il s’incruste littéralement chez le journaliste et caricaturiste André Gil qui le met dehors. Arthur fréquente les librairies, Lemerre l’éditeur du passage Choiseul, et les Éditions des Arts où Paul Demeny a fait publier ses pièces de théâtre.

Un ami, Charles Bretagne, membre d’un groupe anarchiste de Charleville, conseille à Rimbaud d’envoyer ses poèmes à Verlaine.
En septembre 1871, Arthur arrive à Paris, accueilli dans la famille de l’épouse de Paul Verlaine, Mathilde Mauté qui dans son journal écrit : « il arrive un fauve! ».  Quand Paul Verlaine rencontre le fauve, on peut véritablement parler de coup de foudre. Verlaine a croisé le regard du génie. Mais c’est un génie capricieux, intenable, et tyrannique.
Il convient de ne pas charger Paul Verlaine qui n’est pas le plus pervers des deux. Verlaine, on le verra dans ses lettres et sa conduite, est capable de remords mais Rimbaud, non.

Le jeune poète est un être profondément désespéré, amer, moqueur, sarcastique, en décalage permanent avec la société. Il insulte tout le monde, les curés, sa mère, il se conduit mal. Les poètes parisiens le déçoivent autant qu’Arthur est capable de déconcerter jusqu’à  ceux qui le défendaient. En fait, à peine arrivé à Paris, le petit provincial ardennais s’ennuie. Sa vie passée et celle à venir sont marquées par le sceau du désespoir et de l’ennui.
Quand il connaît une période de dépression à Londres, il peut compter  sur sa mère et ses sœurs, notamment Vitalie ( qui le note dans son journal) se déplaçant spécialement pour lui remonter le moral.
Dans une lettre que Vitalie Cuif écrit à Paul Verlaine (qui avait précédemment menacé de se suicider ) elle le sermonne comme une mère en lui reprochant sa lâcheté, lui rappelant qu’à chaque fois que des enfants désobéiront à leurs parents, ils se rendront malheureux. Elle ajoute dans une superbe litote, digne de Pierre Corneille : « Vous voyez que je ne vous flatte pas. Je ne flatte jamais ceux que j’aime. »  ce qui en dit long sur la pudeur de ses sentiments.

Julien Gracq dit qu’un filin relie sans cesse Arthur Rimbaud à Charleville. Mais Yanny Hureaux souhaite redonner plus d’importance à la ferme de Roche, qui selon lui est le véritable port d’attache du poète.
Roche est le lieu de l’explosion définitive du poète, qui, trop lucide pour sombrer dans la folie, s’est trouvé toutefois au bord de la folie. C’est en effet à Roche qu’Arthur Rimbaud écrit en 1873: « Une saison en enfer » que sa mère aidera à faire publier.
La mère et ses sœurs forment pour Arthur un véritable clan, une tribu même, comme le souligne Gracq. Ce qui caractérise le côté tribal c’est autant la famille que l’attachement à la terre, l’enracinement et la culture de l’atavisme.
Vitalie, soeur d'Arthur
  



Quand Vitalie, sa petite sœur décède à l’âge de 15 ans en 1875, ce n’est pas par provocation mais par désespoir qu’Arthur se rase le crane pour assister à ses obsèques, tel qu’un dessin d’Ernest Delahaye en témoigne.                               
Dessin d'Ernest Delahaye

Roche est à la fois le repoussoir et le refuge du retour, là s’y fusionnent la haine et l’attrait.
En juin 1876, Arthur Rimbaud s’engage à Rotterdam dans l’armée hollandaise. Ce périple l’entraîne jusqu’à Java où il déserte. Après un retour sur un navire britannique qui fait escale à Sainte-Hélène, il de retour chez les siens à Roche juste à temps Noël.
Courant 1878, il va à Hambourg puis revient à Roche. En novembre 1878, après être passé par la Suisse, il embarque à Gênes pour l’Égypte puis travaille à Chypre. Mais il souffre de fièvre typhoïde et retourne se soigner dans ses Ardennes où il connaît en 1879 un des hivers les plus humides et froids de sa vie.

En 1880, Rimbaud quitte Roche, il n’y reviendra que onze ans plus tard, malade, presque mourant. Mais durant toutes ces années d’exil, il ne rompt pas le cordon. Les lettres qu’il adresse aux siens  l’attestent. Il gère les affaires familiales à distance. Il  envoie de l’argent et  conseille sur la manière de l’utiliser, d’acheter des terrains, de faire tel placement pour tel rendement. Il commente tout et veut intervenir dans les choix de vie de sa famille, encourageant d’un côté sa sœur  à se marier et moquant son idiot de grand frère: « Ça  me gênerait assez, par exemple, que l’on sache que j’ai un pareil oiseau pour frère. […] c’est un parfait idiot et nous admirions toujours la dureté de sa caboche. ».  Frédéric était sur le point d’épouser, sans le consentement de sa mère,  une jeune femme de 19 ans déjà mère d’une fille.  Arthur confie son souhait de fonder une famille à son tour. Il termine ses correspondances par des vœux de réussite à ses proches et glisse ça et là des considérations désabusées trahissant ses déceptions personnelles. «  Santé et vie sont plus précieuses que les autres saletés ».
Plus tard, Arthur apprendra par sa mère que Frédéric et Paul Verlaine se fréquentent. Ce dernier  s’est installé dans la région et cherche sans doute à renouer  le contact avec les Rimbaud en soudoyant son « maillon faible » à l’aide de boissons.  Arthur blâme son frère et souhaite désormais qu’il soit définitivement tenu à l’écart des biens qu’il prodigue à sa mère et sa sœur.  
Isabelle Rimbaud, peint par son mari, Paterne Berrichon


En avril 1891, Rimbaud tombe malade et doit quitter Harar. Il se fait amputer du genou sur le trajet du retour à Marseille et regagne les Ardennes en juin.    
On vient le chercher en charrette à la gare de Voncq. Mais la maladie (cancer ou gangrène?) se propage. Il ne supporte plus la souffrance de son moignon qui ne cicatrise pas. Isabelle le soigne comme elle peut, lui faisant boire des tisanes de pavot. Elle est autant une sœur attentionnée qu’une garde-malade dévouée .Mais c’est plus fort que lui, il  veut repartir.




Arthur rate une fois le train de Voncq à cause de la jument Comtesse qui traine du sabot. Il prend le train du lendemain, et trois jours plus tard, il est à l’hôpital de Marseille où il espère être mieux soigné puis, dès que son état le permettra, être à proximité du port pour repartir en Abyssinie. Hélas, son état empire, et Arthur Rimbaud rend l’âme au lendemain d’une troublante lettre où il demandait des détails sur son embarquement imminent.

Arthur Rimbaud est enterré au cimetière de Charleville auprès de sa sœur, Vitalie et son grand-père Jean-Nicolas Cuif. Pourquoi Frédéric était-il absent aux obsèques, écarté ou non informé? Plus tard, sa mère l’y rejoindra.  Isabelle, son mari Paterne Berrichon, Frédéric y sont peut-être aussi mais n’ont pas leurs noms inscrits sur la pierre tombale.










Yanny Hureaux considère que c’est à Roche qu’Arthur et sa famille devraient être enterrés, car Vitalie Cuif native de Roche se considérait presque comme une immigrée à Charleville.
Il pense aussi que le hameau de Roche devrait être  davantage mis en valeur et mieux intégré dans le parcours que les rimbaldiens suivent quand ils viennent en pèlerinage sur les traces d’Arthur Rimbaud.

                                                              
Le mur, seul vestige du logis de la ferme de Roche







Yanny Hureaux
                    
                                                                                     FIN


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